Lycan Open-Night [Maëlle]

Wolf respira un grand coup et laissa les odeurs du couchant l’envahir. Des picotements parcoururent ses pieds et remontèrent le long de ses jambes jusqu’à sa colonne vertébrale. Toute la journée, il avait été comme sur des charbons ardents, ainsi que la totalité de la Meute de la Congrégation. Aucun lycan n’avait été exceptionnellement concentré sur sa tache aujourd’hui, car tous pensaient à la nuit qui arrivait. La pleine lune. Qui plus est, un hasard astronomique faisait que l’astre de la nuit serait particulièrement visible sur l’horizon, semblant tellement proche qu’il suffirait de tender la main pour la toucher. Cela faisait maintenant trois jours qu’elle trônait dans le firmament, visible jour comme nuit, grimpant doucement vers son point culminant.

Alors que le soleil déclinait de plus en plus, l’impatience touchait à son paroxysme. Wolf avait eu la joie d’envoyer paître Drac en lui annonçant que pour une fois, la Congrégation allait se passer de ses chiens de garde, parce que le très cher chef semblait avoir oublié la date. Cet abruti était venu lui casser les pieds avec on ne sait quelle plainte émise par Asuka, comme quoi il y avait trop de lycans autour d’elle. Pour cause, c’était lui, Wolf, qui avait ordonné que la fille ne soit jamais loin d’un œil ou d’un nez lycan. Du coup, Wolf avait profité de l’excuse toute faite de son mélange d’excitation et de nervosité pour lui aboyer – littéralement – dessus !

Maintenant, le soleil flirtait avec la ligne des lignes, allant disparaitre dans quelques instants. Autour de lui, les lycans se rassemblaient, dans le petit hall. Des petits grognements fusaient ici et là, alors que tous se déshabillaient. Hé oui, la transformation en loup avait la méchante tendance de mettre en pièces les habits. Comme tous savaient ce qui allait arriver, ils se dévêtaient ici, pour pouvoir retrouver leurs vêtements à l’aube.

Le moment tant attendu arriva enfin. L’obscurité recouvrit Babel d’un voile sombre, et les étoiles s’allumèrent, d’abord timidement, mais brillant de plus en plus fort à mesure que les oiseaux se taisaient et que la nature se faisait sauvage.

Alors, avec un soupir de soulagement, ils changèrent en cette forme animale qui devenait une sorte de communion avec le monde. Les lycans gardaient leur esprit, leur personnalité et leur faculté de penser comme des humains, mais se superposait alors à leurs sens décuplés une nouvelle dimension. Ils voyaient et sentaient les vibrations de la Terre sous leurs coussinets, et jamais l’odeur de l’univers n’avait été aussi épicé, suave, amère et enivrante.

Sean, le fidèle bras droit de Wolf, vint renifler son Alpha, qui se laissait faire. Tous les lycans venaient se presser contre lui, contents de se retrouver ensemble. C’était bizarre comme cette forme animale, pourtant magique et non naturelle, leur plaisait autant. Peut-être parce qu’ils restaient les seuls, hormis les morphes, à pouvoir se transformer si entièrement. Mais les morphes n'étaient que des légendes, des mythes, comme les licornes et les dragons...
Soudain, Leah, une jeune lycan très enthousiaste, sauta sur l’oreille de Sean et la tirait doucement. S’en suivit une course-poursuite qui entraîna l’entière Meute à l’intérieur des ruines. Il n’y avait pas de règle à ce jeu, il s’agissait juste de se toucher et de s’attraper pour échanger une caresse ou un coup de langue. Soudain Wolf se redressa après été mis à terre par les efforts conjugués d’Aria, Mattéo et Demy, et poussa un grognement sourd.

Alors le jeu s’arrêta et la Meute se divisa en petits groupes qui s’éloignèrent et disparurent. Wolf, accompagné de Sean, Leah et Aria, se dirigea vers l’entrée principale. Les humains et sorciers de garde, bien qu’avertis de la chose, frémirent quand ils virent ce loup haut d’un mètre trente sous garrot, la queue fièrement dressée, la langue pendante entre des crocs de taille respectable, passer près d’eux, suivis par ses congénères, à la file indienne.
Ainsi, sous forme lycan, les gardiens attitrés de la Congrégation visitèrent le moindre lieu qui était sous leur responsabilité. Ils humèrent et regardèrent, d’une façon que seuls eux pouvaient. Wolf se paya même le luxe de marquer son territoire sur la porte du bureau de Drac. Amusés, ses trois loyaux compères l’imitèrent. Et satisfaits de ce qu’ils trouvèrent – ou ne trouvèrent pas – ils repartirent.

La Meute au grand complet quitta finalement les ruines pour se diriger vers un vieux rocher dominant les ruines. Wolf, d’un bond puissant, se propulsa à son sommet, Sean à ses côtés. Tous s’arrêtèrent et se tournèrent vers Wolf. Ce dernier inspira à fond, se gavant des odeurs. Puis il poussa un long hurlement :
- « Houuuuuouuuuuou!!! Ici vit un grand lycan content !!! »
- « Hououuououoououo!! » reprit en cœur la Meute. « Ici vit une Meute de lycan contente !!!! »

Dans le lointain, en réponse à cet appel, monta des cris similaires. La Meute du Ghetto de Babel, celle de la forêt, plus quelques individus ou groupes solitaires, isolés dans les ruines ou les souterrains.
- « Houhouhou! Nous sommes les lycans ! Nous sommes fiers d’être ici ! Ecoutez-nous !!! Houhouhouhouhou !!! »

Wolf sauta à terre et mena sa troupe au petit trop vers la rivière. Rivière était un grand mot. Il s’agissait d’un petit cours d’eau qui glougloutait tant bien que mal et qui finissait par remplir un trou, une sorte de lac de la taille d’une piscine, mais avec à peine trente centimètres de profondeur. C’était un territoire neutre, là où s’assemblaient tous les lycans, toutes les meutes. Rapidement l’endroit fut empli de lycans. Les meutes s’échangèrent des nouvelles, savoir si les Alpha avaient changé, et ce qui se passaient dans le monde lycan. Entre autres, combien de vampires et démons ils avaient tués, et les dernières nouvelles, les coins de chasse… Un beau tintamarre de hurlements de loups. Impossible de les manquer ou de confondre le son avec autres choses.
C’était pendant ces nuits que les Meutes vivaient en complète harmonie avec l’ensemble des races, en accord avec ce qu’ils étaient. C’était pendant ces nuits que les jeunes pouvaient défier l’Alpha pour obtenir sa place, que les lycans changeaient de meute, que les solitaires pouvaient se présenter et demander à entrer dans la Meute, que les unions se célébraient…

Lycan open-night, quoi…

Maëlle venait de quitter Babel et regarda l’horizon qui se tendait au lin devant elle et les astres lumineux qui sont le Soleil et la Lune semblaient vouloir se toucher mais en même temps se fuyaient… Jamais la jeune femme n’avait vue spectacle aussi beau. Elle emplit ses poumons des aromes de la nature avant d’observer plus en détail se qui l’entourait. Plus loin, une forêt, une étendue d’herbe, un lac entre les deux bordés de quelques rangées d’arbres environnants. Le soleil ne formait plus qu’un mince arc de cercle couché sur la terre. La pénombre tombait tandis que les cris d’animaux nocturnes commençaient à atteindre les oreilles de la jeune femme.

Elle avait décidée dans l’après midi qu’elle chercherait la Congrégation de l’Ombre cette nuit là, ça nuit de pleine Lune. Cette nuit qu’elle adulait tant, qu’elle espérait tant et attendait toujours avec impatience. La nuit durant laquelle tous les Lycans ne faisaient qu’un ou presque… De toute façon, elle c’était dite que ces sens encore plus aiguisé par cette nuit lui permettraient de trouver une meute environnante dont au moins un des Lycans faisait parti de l’organisation qu’elle convoitait et détestait en même temps ! Ou bien même, son odorat la guiderait vers les portes dissimulées de leur planque…

Le soleil n’était plus. Les quelques dernier rayons qui en émanaient donnait au monde une teinte chaude et orangée et donnait à Maëlle une joie de vivre avant sa transformation. Puis, les lumières l’astre d’or disparurent entièrement derrière la Terre laissant la Lune illuminer de ses éclats argenté les ondulations du monde qui s’étendait devant Maëlle. La jeune femme quitta ses vêtements qu’elle rangea dans un petit baluchon qu’elle laissa devant elle pendant qu’elle reprenait forme animale tandis qu’elle entendait déjà au loin des hurlements de ses congénères résonnant dans le silence nocturne.

La jeune louve blanche, aux reflets argentés et aux yeux toujours d’un vert et d’un mauve éclatant prit de nouveau une longue et lente bouffée d’air. La fraicheur embauma ses poumons, et elle put identifier plusieurs parfum différents, étrange ou nom, des arbres, de leur sèves, de l’eau, de la présence humaine et une multitude d’autres encore. Ouvrant les yeux, elle observa du plus loin qu’elle put et observa la vie de la nuit un instant. Ses transformations ont toujours été uniques, Maëlle prenait conscience de se qu’elle était à l’échelle de la terre, que les hommes ne sont rien, que les êtres vivant forment un tout, et que le cycle continu et continuera à l’infini. La jeune femme malaxa la terre de ses griffes afin de ne faire qu’un avec elle, de sentir ses pulsations, de sentir sa vie.

Puis, en prenant soin d’attacher son petit baluchon sur elle, Maëlle s’élança à peine vitesse et dévala la pente d’une course rapide et souple. Ses membres s’étiraient et se rétractaient au fur et à mesure de ses mouvements dans une fluidité parfaite. Elle stoppa sa course à la lisière de la forêt, reniflant un peu partout afin de trouver une quelconque odeur familière d’un Lycan, rien… Elle continua sa route et chercha frénétiquement. Jusqu’à tomber sur une piste.

Elle la remonta lentement et à pas feutré. Cherchant à cacher du mieux qu’elle peut sa présence. Ils étaient là, autour du lac qu’elle avait aperçut de son point culminant. Ils s’abreuvaient d’une eau claire tout en parlant des dernière nouvelles, des nouvelles recrues, des nouveau nées et encore bien d’autre choses. Il y avait une agitation pas possible. Comprenant qu’elle pouvait se fondre dans la masse sans se faire agresser, la jeune louve s’avança prudemment parmi le regroupement de meutes puis se trouva un coin un peu à l’écart sous un érable et s’assit observant les Lycans autour d’elle. Cherchant de sa vue et de son odorat quelqu’un qui pourrait faire partit de l’organisation qu’elle recherchait…

Wolf se tenait à l’écart de sa Meute et de l’agitation. Le lac – qui n’avait de lac que le nom… à tout bien y regarder, c’était tout juste une mare – était envahi par les plus jeunes lycans qui s’amusaient à s’éclabousser. L’Alpha n’avait rien contre ces jeux, mais il n’aimait pas vraiment l’eau, quelque soit la forme : pluie, rivière… Il n’y avait que la douche qui trouvait grâce à ses yeux, mais uniquement si elle était réduite au strict minimum. De sa vie, Wolf n’avait jamais prit de bain. Et s’il nageait bien, il n’appréciait pas plus que ça la natation. Assis sur une sorte de souche d’arbre crée par l’effondrement d’un grand pin, qui gisait toujours ici, sur le côté, il contemplait donc les lycans. Il se pencha un peu et se gratta l’oreille avec sa patte arrière gauche. Dieu qu’il aimait ça ! Rien que ce plaisir valait le coup d’être lycan.

Il soupira pourtant. L’heure tournait vite, et il allait devoir rappeler les jeunes. Ça lui fendait le cœur de les arracher à leur divertissement. Mais ils ne devaient oublier qu’ils n’étaient pas des lycans ordinaires. Ils étaient membres de la Congrégation. Et ils avaient un devoir de surveillance. Eux seuls pouvaient garder de façon convenable l’édifice secret. Et en cela, ils ne pouvaient être la bande de lycans qui tenait les ruines, tels que tous les autres les voyaient.

Aux yeux des autres, ils étaient la plus courageuse des Meute, pour rester sur un territoire peuplé de vampires. Tout le monde le savait, les ruines n’étaient pas sûres. La forêt et Babel offraient bien plus de protection. Wolf profitait bien de cette peur pour ne pas avoir à accepter n’importe quel solitaire en quête d’une Meute.

Parce que personne d’autres que les membres de la congrégation ne pouvait faire partir de la Meute des Ruines. Et Wolf n’entendait pas partager ce territoire. Bien trop risqué ! Imaginez qu’un « simple » lycan les suivît et arrivât à localiser la Congrégation ? Malheureusement, on ne pouvait pas se fier aux étrangers. Non, Wolf savait que jamais un lycan n’irait vendre une information à l’ennemi, mais personne ne savait ce qu’on pouvait dire sous la torture.

Aussi, il allait bientôt partir, prétextant qu’il devait patrouiller – ce qui n’était pas vraiment un prétexte. La Congrégation n’avait pas encore localisé le « manoir » des vampires, ce lieu où ses enfants de Satan se réunissaient. A chaque pleine lune, les lycans profitaient de leurs sens décuplés et de cette nouvelle perception des choses pour fouiller un nouveau coin des ruines. La superficie à couvrir était immense, mais mois par mois, petit à petit, la carte se réduisait.

Wolf s’agita. Cette nuit encore, il n’avait connu aucun défi contre sa position d’Alpha. Ou de demande d’adhésion. Bien, il n’avait pas envie de se battre et encore moins de temps à perdre. Avec un peu de chance, les formalités « sociales » seront bientôt finies.
Il allait donner le mot d’ordre pour un départ en règle quand il sentit un regard sur lui. Pas forcément méchant ou menaçant, mais simplement insistant.

Il repéra après un instant de recherche la jeune louve blanche. Entre son pelage et ses yeux… impossible de la rater. Mais Wolf n’avait pas que ça à faire. Elle pouvait le regarder à s’en faire brûler les pupilles, si elle voulait. Après tout, il était fort et grand, clairement un Alpha. Pas étonnant qu’elle fut attirée par lui. Il était une belle bête. Elle devait se rincer l’œil… En lui-même, il se réjouit de savoir qu’il serait peut-être le loup qui hanterait ses nuits…

Mwahahaha, Wolf, fantasme vivant ?

La jeune louve prenait le temps d’étudier le comportement et la carrure de chaque lycans se trouvant autour du point d’eau. Certains lui rappelaient ses amis du passé, d’autre étaient totalement inconnu. Une bonne moitié du rassemblement était composée de jeunes Lycans quand aux autres, ils étaient plus vieux. Certains nomades, d’autre appartenant à des meutes itinérantes. Une des meutes semblait être maitresse de ses lieux. La congrégation n’était sûrement pas loin, et comme Maëlle savait qu’une bonne partie de ses troupes étaient formée de lycans, elle décida de chercher le mâle alpha dominant.

Elle se leva, étira ses deux pattes de derrières légèrement engourdies et se mit à la tache. Elle continua de détailler tous les loups présents en espérant ne pas prendre trop de temps à repérer le plus dominant de tous. La nuit avançait, et elle pensait bien que les meutes partiraient aux premières lueurs du soleil. Il fallait faire vite. Une agitation sans pareil régnait, se qui rendit difficile à Maëlle de détailler ses pairs qui couraient, jouaient, se nourrissait, vivait leur vie animale ! A plusieurs reprise, elle reçut quelques gouttes d’eau du aux jeux des jeunes loups.
Alors, elle s’arrêtait et frottait ses yeux pour éclaircir son champs de vision, ou encore répondait à ses « attaques » en éclaboussant légèrement l’auteur du jeu.

Mais la nuit avançait toujours, et elle craignait ne plus avoir de temps pour trouver celui qu’elle cherchait.
C’est alors qu’elle aperçut au loin, assis fièrement sur un rocher, un lycan de grande taille, d’une imposante musculature, dont le poil brun était perlé de lumière de la lune. Il regardait de ses yeux sombres et brillants les autres lycans qui se divertissaient et se languissaient de cette nuit animale. Elle le fixa pendant un moment, afin de voir ses comportements. De s’assurer qu’il était bien celui qu’elle cherchait depuis tout à l’heure. Il sembla s’agiter l’espace d’un instant. Elle ne le quittait pas des yeux, continuant son « examen ». Mais, soudain, elle croisa son regard.

Ce que se regard disait amusait la jeune louve. Mais elle n’était pas non plus sûre de ses pensées. En revanche, elle était maintenant sûre qu’il était un alpha dominant. De toute façon, ça sautait aux yeux ! Après, était-il celui qu’elle cherchait ? Il y avait qu’un seul moyen d’en être sûr. Elle avança d’un pas feutré et souple vers le lycan et s’assis à un demis-mètre de lui.
Le silence perdura quelques instants. Le mâle avait tourné la tête et regardait de nouveau les autres canidés qui s’agitaient toujours autour du lac. La nuit entamait sa dernière partit, et la Lune avait depuis longtemps commencé sa course vers la Terre. Il ne restait plus beaucoup de temps, et ils allaient partir. Maëlle le sentait, car déjà, des lycans itinérant quittaient l’endroit pour retourner dans les profondeurs de la forêt et rejoindre leurs logements…

- Connaissez-vous la Congrégation de l’Ombre ?

Vu le temps qu’il restait, la jeune louve préférait ne pas passer par quatre chemins. Elle entama donc la conversation par le premier sujet qui l’intéressait d’une voix claire, qui se voulait celle d’une personne respectant son interlocuteur. Et puis, de toute façon elle sera sûre de son erreur dés le départ par la réponse du lycan. Elle regardait droit devant elle les jeunes lycans qui s’amusaient encore dans l’eau claire.

[Hors RP : tu n’as aucun moyen de savoir si la Congrégation est près ou pas. Tu sais qu’il existerait un point de résistance ici à Babel, appelée Congrégation de l’Ombre, mais tu ignores où. Entre Babel, les ruines et la forêt, il y a beaucoup d’endroits possibles !]

Wolf se tourna vers la nouvelle venue. Bien sûr, il avait senti son approche depuis longtemps. Lorsqu’il l’avait repéré dans la foule, il avait gardé un œil, une truffe ou une oreille sur elle, histoire de se protéger… on ne sait jamais…

Tout en elle était direct. Sa démarche souple et assurée, sa voix posée, son regard franc. Pour autant, Wolf n’allait pas non plus l’inviter comme ça.
- « Pas personnellement. Je sais seulement ce qu’on en raconte. »
Wolf sauta à terre d’un geste souple et vint renifler Maelle. Si les lycans restaient assez humains pour ne pas se mettre la truffe dans leur arrière-train réciproque à la moindre nouvelle rencontre, ils n’en restaient pas moins très attachés aux sensations et sentiments éprouvés par leur cinq sens. Il fit donc le tour de la louve blanche, notant les muscles et quelques infimes cicatrices, les odeurs étrangères profondément incrustées dans son pelage. Il la dominait facilement au garrot. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était petite. Par la barbe de Belzébuth, Junia faisait « dada » sur lui quand il était sous forme animale.

Wolf continuait son inspection en se demandant quoi faire. Cette fille n’était clairement pas du coin. C’est à peine si elle sentait les odeurs locales. Et il avait du mal à identifier les autres. Alors, qu’elle soit venue directement lui poser cette question, sans même se présenter. Heureusement pour elle, il n’était pas très porté sur les bonnes manières. De toute façon, lui-même n’utilisait pas son vrai prénom depuis des années. Personne ne connaissait son identité, et tous se contentait de « Wolf ».
- « Pourquoi une jeune lycane cherche-t-elle un groupe de combattants anti-Créature des Ombres? Tu devrais plutôt te trouver une meute et vivre ta vie. Que je te souhaite longue et heureuse ! »
Ah ! Après tout, entrer dans la Congrég rétrécissait de manière significative votre espérance de vie. N’importe qui le savait, et les postulants en premier. Hors de question d’avoir des guerriers qui ne se rendaient pas compte qu’ils avaient toutes les chances de mourir durant le combat, tout expérimenté qu’ils soient.
Et il était tout aussi impossible de prendre des personnes agissant sous l’effet de la vengeance, ou pire encore, le plaisir de tuer. Bien merci, la Congreg avait déjà son lot de szycho en puissance. Je nomme le Chef et son âme damnée, Asuka ! Quant aux justiciers ici pour régler leurs comptes… Des abrutis au sang chaud, incapables de se contenir à la vue du moindre vampire…

Pourtant quelque chose soufflait à Wolf que celle-ci était différente. Rien que dans sa démarche, il y avait quelque chose de logique. Et il aimait bien son côté volontaire.

Restait à savoir ce qu’elle avait dans le ventre…

HJ : Ah désolé, je croyais…

Maëlle regarda le Lycan sauter à terre et le laissa la renifler et faire le tour d’elle. Elle en profita pour flairer elle aussi son parfum et l’examiner histoire de savoir à qui elle avait affaire, a peu près.
Un loup de fière allure, plus haut qu’elle en taille, plus imposant aussi en carrure, des yeux brillant, bref un magnifique mâle d’âge adulte. Seulement il était plus majestueux encore que les autre mâles présents autour…
Le Lycan prit de nouveau la parole. Il lui demandait maintenant la raison pour laquelle elle cherchait un group de combattant anti-Créatures des Ombres. La jeune femme n’était plus sûre de rien, surtout pour ce qui était de l’emplacement de se qu’elle cherchait. Le mâle avec qui elle parlait maintenant semblait chercher quelque chose, un examen peut-être. Sans-doute pas… Mais il ne semblait pas savoir ou était la Congrégation de l’Ombre. Pourtant…
De toute façon, cela ne faisait rien, si ce n’est pas ici, c’est donc ailleurs, le temps ne manque pas. Maëlle continua donc la conversation avec le Lycan, restant tout de même sur ses gardes.

- Me trouver une meute et vivre ma vie, oui ça peut-être une solution. Pourquoi pas… Mais en même temps, a-t-on la garantie de vivre heureux à défaut de vivre longtemps? Personne ne le sait… Pourquoi je cherche ce groupe de combattants? J’ai mes raisons, aussi banales ou furtives soient-elles!

Maëlle s’assit sur son derrière enroulant sa queue autour d’elle, ses deux pattes avant malaxant légèrement la terre devant elle pour la rendre plus molle et confortable. Elle regardait toujours les jeunes Lycans qui s’amusaient maintenant à se courir après éclaboussant les autres autour d’eux. Certains adultes leur grognaient gentiment dessus pour leur montrer qu’ils devraient se calmer, d’autre les regardaient avec un regard enjoué et emplis de nostalgie.

[HJ : n’hésite pas à mettre ton texte parlé en couleur ou en gras, ça aide à la lecture !]

- « Ah! Et tu crois que la Congrégation de l’Ombre, si elle existe, se contentera de « raisons personnelles, banales ou furtives soient-elles! » Par le croc du premier lycan ! Je ne t’accepterais même pas dans ma meute, si tu me sortais ça ! »

Wolf se marrait ouvertement. Ce n’était pas du répondant, c’était de l’orgueil aveugle.
- « Salut, je veux bosser avec vous… Je ne vous dit rien de moi, mais oui, je vais bosser avec vous, organisation secrète qui a la prétention de sauver le monde des méchantes créatures ! Mais vous ne saurez rien de moi ! »
Il imita une voix haute perchée et regarda Maelle avec un air goguenard. Puis il éclata de rire. Sa queue battait en rythme. Autour de lui, plusieurs de ses lycans s’arrêtèrent pour savoir ce qui pouvait provoquer une telle hilarité chez leur chef, connu pour son sinistre sérieux.

Wolf était de bonne humeur. Pour le moment, Maelle avait de la chance, ses questions et son comportement l’amusait.
- « Dis-moi, petiote. Comment t’appelles-tu ? Et que vas-tu faire si tu ne trouves pas cette congrégation ? As-tu seulement une idée de comment survivre ici ?»
Béat, il se laissa tomber à terre et se roula sur le sol. Puis il entreprit de se gratter le dos avec délectation contre une pierre et de frotter dans la boue. Satisfait, il se laissa retomber sur le flanc et resta là à regarder par en dessous Maella, la langue pendante entre ses crocs…